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  • Photo du rédacteurSNB BP2S

Politique économique et financière chez BP2S : une course effrénée à la rentabilité inacceptable!

Si les résultats plaident en faveur de la stratégie adoptée pour le Métier jusqu’en 2018, les élus SNB ne peuvent cautionner la dérive qui conduit à imposer et exiger toujours plus de sacrifices à celles et ceux sans qui les performances de notre Entreprise n’existeraient pas. En ce sens, les élus SNB ont rendu un avis défavorable.


Les résultats 2018 de BP2S sont marqués par l’impact d’éléments exceptionnels et en particulier par le produit de 98 M€ lié à la revalorisation de la participation dans SICOVAM.

Par essence, ce produit n’est pas appelé à se reproduire chaque année ; il convient donc de l’occulter afin d’apprécier la performance réelle de BP2S en 2018.


La croissance du PNB atteint +5%

Le résultat ressort à 340 M€ en légère baisse par rapport à 2017.


Au regard des résultats 2018 du Groupe (en baisse) et plus particulièrement ceux du Pôle CIB (en forte baisse), BP2S s’en tire particulièrement bien. Le contexte de marché s’est révélé difficile au second semestre 2018 et malgré quelques déconvenues (par exemple le départ du client BONY), la dynamique de croissance des revenus a été préservée ce qui constitue une prouesse remarquable dans l’environnement actuel.


N’oublions pas également que BP2S reste un peu partout en phase d’investissement. De nombreux projets ont ainsi nourri les dépenses en 2018 (Scorpius, Eastspring, Arrow ou encore POP pour ne citer que les plus emblématiques). Dans ce contexte, il n’est pas anormal que les charges croissent plus vite que les revenus.


À ce titre, il est toujours étonnant de voir l'importance prise par les charges allouées à BP2S par le Groupe. Ce type de dépenses n’a cessé d’augmenter ces dernières années et l’exercice 2018 ne fait pas exception à la règle. La hausse atteint même +28% entre 2017 et 2018 portant le poids de ces dépenses à 13% du total des frais généraux (+7 points par rapport à 2011).


Certes, un certain nombre de fonctions ont été « verticalisées » ces dernières années tandis que les taxes systémiques ont pris de l’importance.


Pour autant, à l’heure où il est exigé du Métier Titres une réduction drastique des dépenses, réduction assimilable à un véritable plan d’austérité, une telle évolution interpelle :


Hormis la hausse liée au Fond de Résolution Unique (+10 M€), que comprend réellement l’augmentation de 50 M€ observée en 2018 ? Il y a là un mystère à 40 M€.


D’autres indicateurs suggèrent que les performances financières du Métier restent objectivement bonnes :

  • La rentabilité (le RONE) s’inscrit toujours nettement au-dessus de la moyenne du Groupe et de ses pôles. C'est également le cas de la valeur économique créée par l’entreprise (l’EBC). Bien qu’en baisse, elle reste nettement positive en 2018.

  • Au regard des performances médiocres de CIB Global Markets en 2018, le résultat de BP2S apparait comme flatteur. La contribution du Métier Titres au résultat du Pôle n’a d’ailleurs jamais été aussi élevée (2 points de RONE apporté en 2018, 1,2 point hors SICOVAM).

  • En France, à la différence notable d’autres implantations, les résultats se sont sensiblement améliorés en 2018. Le résultat avant impôt augmente tandis que le coefficient d’exploitation s’améliore de 2 points (5 points en intégrant l’ALM Trésorerie). Cette performance est remarquable a fortiori dans le contexte de perte du client BONY qui représentait à lui seul près de 140 Md€ d’actifs en conservation.

  • Les projections du budget pour 2019 montrent qu’en dépit des difficultés rencontrées sur les marchés, le Métier Titres reste très ambitieux, avec un objectif de quasi-doublement du résultat en trois ans et une amélioration du coefficient d’exploitation de près de 10 points sur la période.

Ces derniers éléments nous amènent à considérer le projet Diamond sous un angle différent. Nous l’avions pointé en mai dernier : Diamond brille par son manque d’ambition en matière de développement.

Nous découvrons a posteriori que des objectifs de croissance existaient dans le budget 2019 mais qu’ils ne sont visiblement plus totalement d’actualité dans le projet Diamond présenté postérieurement à ce même budget 2019.


Nous découvrons également qu’une cible de coefficient d’exploitation à horizon 2021 avait été fixée à 75%, soit un niveau plus ambitieux que celui finalement retenu dans le cadre du projet Diamond (77%).


Nous découvrons enfin que des projections de baisse des effectifs en France étaient d’ores et déjà inscrites dans le budget 2019 élaboré il y a près d’un an. Le rythme affiché est néanmoins sans commune mesure avec les chiffres annoncés pour Diamond (du simple au double).


Alors, quels éléments nouveaux sont venus changer la donne en l’espace de seulement 6 mois ? Et comment comprendre, dans ce contexte, que l’on passe de 250 recrutements nets réalisés en 2018 à l’annonce à peine 5 mois plus tard d’un plan de suppressions de 550 postes sur 2 ans et demi ? La volte-face stratégique est stupéfiante de par son ampleur et sa soudaineté !


En conclusion : le Groupe BNP PARIBAS et encore plus le pôle CIB ont connu un exercice 2018 moins exceptionnel que les précédents. Cependant, même les « mauvaises » années, BNP Paribas est en mesure de dégager un résultat net de 7,5 Md€ et de distribuer 3,5 Md€ de dividendes.


BP2S n’a pas non plus à rougir de ses performances en 2018, ses revenus sont en croissance de 5%, son résultat n’enregistre qu’une baisse limitée et sa rentabilité est toujours proche de 40%. Nous comprenons que la maîtrise des dépenses est primordiale, cependant, dans un tel contexte, nous ne voyons pas où est l’urgence à supprimer des postes.


Le Métier Titres reste un important gisement de rentabilité et de création de valeur économique. Au sein d’une banque qui ne s'affirme plus en mesure de tenir les promesses faites à ses actionnaires, cette caractéristique devrait plus que jamais être un atout.

Bien au contraire, on exige davantage de la filiale et en tant que créateur net de valeur, BP2S est toujours davantage mis à contribution, transformé en « vache à lait » du Groupe.



A quel moment « la banque intégrée socialement responsable » mettra-t-elle ses actes en concordance avec les principes dont elle se drape en toute occasion ?


En effet, les contradictions entre le discours de notre Entreprise et ses actes sont légion :

  • Elle demande fidélité et engagement à ses salariés mais s’empresse de rogner sur les budgets dès lors qu’il est question de reconnaissance (NAO, Bonus, Médaille du travail...).

  • Elle généralise le flex-office, source d’économie de structure mais souhaite revenir sur les indemnités versées aux télétravailleurs.

  • Elle se dit « socialement responsable », annonce des résultats à faire pâlir d’envie les autres Métiers mais supprimera 550 postes en France.

Il est dès lors inacceptable que la course effrénée à la rentabilité conduise à des arbitrages systématiquement pris au détriment de la rémunération et de l’emploi.


En tout état de cause, au-delà de Diamond et au-delà du devenir de BP2S au sein du groupe BNP PARIBAS, le plus grand nombre d’entre-nous s’interroge sur son propre futur au sein de notre Entreprise. En conséquence, nous entendons bien faire en sorte que celles et ceux qui quitteraient BP2S puissent le faire dans des conditions financières à la hauteur d’une Entreprise dont la volonté décomplexée est de réduire drastiquement ses effectifs alors que sa situation économique et financière ne l’impose aucunement. Nous veillerons également à ce que celles et ceux qui resteront bénéficient d’un cadre et de mesures qui répondent pleinement à leurs aspirations. 

L'équipe SNB

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